Théâtre Editions « Le bruit des autres » - mai 2010
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comédie dramatique policière absurde
Un commandant et son lieutenant mènent une enquête reliée à une affaire jamais résolue. Acte de vengeance au nom de l'amour, ou simple règlement de comptes entre mafieux ?
En parallèle, une femme dîne avec son voisin, chirurgien cardio-vasculaire, qui l'a étrangement sauvée il y a des années.
Les quatre protagonistes se retrouvent, réunis par de troublantes coïncidences. L'enquête se poursuit, les cartes s'abattent ; mais le temps est compté, le cœur de Marie est sur sa réserve de batterie.
Trois hommes prêts à tout pour une femme ou bien pour soulager leur conscience ?
Qui a tué ? Qui savait ? Qui se cache encore ? Lequel dit vrai ? Lequel croire ? Lequel vouloir ?
On retrouve ici les personnages mystérieux et attachants de Dix Ans, la pièce précédente de l'auteure.
Photo d'Isabelle Chêne-Dubois
Extrait de la Préface de Christophe Barbier, Directeur de la Rédaction de L'Express
« Marie-Ange Munoz est une femme de cœurs. Le sien, d'abord, qui ne bat que pour la composition théâtrale, pour ces maudits mots dits, cette parole en scène dont la pulsation rythme le monde depuis des millénaires. Le cœur de ses personnages, ensuite, si fragile, souvent brisé, parfois visé... C'est vraiment là l'organe majeur, vital de ses créations : elle persiste à écouter les battements cardiaques de ses intrigues, quand le théâtre se fait si souvent cérébral ou viscéral. Le cœur de son écriture, enfin, où les mots s'entrechoquent sans bruit, eux aussi à la recherche de la juste pulsation, celle qui donne vie à la phrase. Il y a, bien sûr, des emballements inexplicables dans ce cœur-là, et de longues suspensions d'angoisse ; il y a des syncopes d'écriture, des infarctus de paragraphes... Avec A cœur et à crime, Marie-Ange Munoz signe une pièce de la maturité. L'étrange qui nimbe son univers est toujours présent, avec ses personnages mystérieux, tous drapés de mensonge, de double jeu et de double je, tous dépositaires de secrets trop grands pour eux. Il y a toujours, pivot et perdition de l'intrigue, une femme, plus agie qu'agissante, mais centrale : elle est le cœur quand les hommes ne sont que le muscle. Il y a enfin cette confusion des temps, cet incessant balancier entre présent et passé, qui désoriente puis guide le lecteur-spectateur, comme un vent tourbillonnant.... »
Théâtre Editions « Le bruit des autres » - déc 2006
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- Productions et distributions en cours, v1 théâtre public, v2 théâtre privé
- Emission France Inter « Un livre dans la poche » de Laurent Segui, août 2007
- Coup de Cœur de Patrick Poivre D'Arvor, TF1 « Vol de Nuit » février 2007
- Lecture d'extraits le 19 février 2007 au Théâtre Mouffetard, pour la sortie du livre par Audrey Bonnet, Gaëlle Billaut-Danno, Herrade Von Meier, Larissa Cholomova, Sandrine Borie, Marc Duret, Mathieu Genet et Christophe Garcia.
- Lecture de la version 1 au Ring à Avignon, Cie Saliéri-Pagès, février 2005.
"Deux cœurs peuvent-ils être liés à jamais, battre ensemble et cesser au même instant ? Peut-on sauver de la mort par amour? Peut-on voler un cœur à son destin ? Hall des arrivées d'un aéroport ou de la mort ?
Dix Ans est une « comédie mélo-dramatique-fantastique. » La version 1 est irrationnelle, c'est un labyrinthe abyssal qui n'a pas d'issue, aucune carte ne peut être tirée pour comprendre, sinon le château s'écroule. La version 2 propose aux cartésiens un véritable chemin vers une vérité."
Extrait de la préface de Jean-Paul Alègre :
"Vous tenez entre les mains un livre rare. D'abord, parce qu'il est peu commun de trouver dans les mêmes pages deux versions d'une même pièce. Ensuite, parce que c'est l'oeuvre d'un jeune auteur de théâtre, une jeune femme qui plus est, et que, dans le paysage actuel de l'édition théâtrale, il est peu fréquent qu'un éditeur prenne le risque de publier ainsi une écriture aussi novatrice, aussi surprenante, aussi étonnante et détonnante... J'ai eu le privilège d'être un des premiers lecteurs de ces deux textes. Tout de suite, j'ai senti qu'il y avait là, non seulement un auteur, avec un style d'une grande efficacité, des situations d'une grande audace, une construction d'une diabolique habileté ; mais il y a aussi un univers. Un réel univers qui fait que l'on sent tout de suite que l'on sera amené à aller de surprise en surprise, que nous pouvons oublier nos références, que nous nous trouvons indéniablement devant une voie d'une extrême originalité."
Extrait de la version 1 :
La jeune femme -
Ce n'est rien... je suis juste... un peu fatiguée.
L'homme - Vous permettez ?
Il pose la main sur son front, puis ouvre son attaché-case et sort un tensiomètre.
La jeune femme -
Vous êtes médecin ?
L'homme -
Un peu... Je veux juste vérifier quelque chose.
Il lui prend le bras droit, remonte son imperméable, place le brassard, gonfle la poire.
La jeune femme -
Pour une fois, j'ai de la chance...
Un temps, il écoute.
L'homme -
Votre tension est très... très faible.
Elle dégage son bras.
La jeune femme, faisant des efforts pour dominer son mal -
Je vous le répète ce n'est rien, je suis... juste fatiguée ! Ne vous inquiétez pas, ça va aller. Merci pour votre sollicitude, et veuillez m'excuser de vous avoir retardé.
L'homme -
Vous ne me retardez pas.
La jeune femme -
Quand on arrive « ici », on a toujours
quelque chose d'urgent à faire.
L'homme -
Je n'arrive pas. Je pars.
La jeune femme -
Eh bien, vous n'êtes pas au bon endroit, les départs sont à l'étage supérieur.
Extrait de la version 2 :
10
Bloc opératoire n° 3. Bruits d'instruments que l'on pose sur un plateau métallique. Une alarme se déclenche.
Voix du perfusionniste -
Vingt minutes.
Voix du chirurgien -
C'est bon, stop cardio.
Voix du perfusionniste -
Stop cardio.
Un temps.
Voix du chirurgien -
Remplis le coeur.
Un temps. Tous s'arrêtent.
Aspire sur l'aorte.
Un temps. Grande tension.
On peut déclamper.
Voix du perfusionniste -
Déclampage.
Voix du chirurgien -
Reprends tout.
Battements de coeur normaux: popoum... popoum... popoum...
Voix de l'assistant -
C'est bon, il repart !
Tous se détendent et poursuivent.
Voix du chirurgien -
Tout est O.K. ! Quelle heure est-il ?
Théâtre Editions « Le bruit des autres » - oct 2005 (Aides Beaumarchais SACD)
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- Coup de cœur littéraire de Vincent Perrault, journaliste économie LCI - été 2008
- Sélectionné au 2ème tour du Grand Prix de littérature dramatique 2006
- Lectures le 23 juin 2006 au Salon du Théâtre Paris 6°, sur la Grande Scène par Audrey Bonnet, Larissa Cholomova, Christophe Garcia et Benoît Guibert, et le 16 oct 2005 Théâtre Mouffetard par Audrey Bonnet de la Comédie française, Larissa Cholomova et François Genty.
- Coup de cœur de Patrick Poivre D'Arvor, LCI « Place aux livres » déc 2005
« De l'ultime agonie, en passant par les étapes de la préparation de son corps, jusqu'à l'exposition dans son cercueil de verre, Eva Perón lutte contre les douleurs et refuse la mort en revivant toute son histoire. Voilà un autre portrait de cette femme mythique, un portrait à quatre visages : Eva l'épouse du président, celle des jours de fêtes et des discours; mais aussi Eva l'autoritaire, rancunière, manipulatrice, mensongère; face à Evita la compagne du Leader pour les pauvres, généreuse, aimante, fidèle; mais aussi Evita l'enfant adultérine, blessée, naïve, inculte, gaffeuse... Enfin dans ce texte tout est dit sur sa famille, son enfance, sa carrière, sa relation à Perón, son ambition politique... Ses plus grands secrets sont révélés : le but de son voyage en Europe, le trésor des nazis, son viol, sa sexualité, son cancer... »
Extrait du livre:
1
Obscurité.
Une infime lueur derrière des rideaux clos.
Une pièce d'intérieur, enténébrée.
On entend Eva gémir ;
agonisante au stade final, elle délire.
Sa voix résonne, comme en elle-même.
Dors, petit ange... dors, mon enfant... douce
est la nuit, bercée de vent, dors, âme blanche...
Evita est là... Maman... je suis immensément
heureuse, Dieu m'a donné, à moi, pauvre
fille... tout ce qu'on peut rêver dans ce monde.
Attends !... Attention les médecins !... Ma vie
et mon coeur ne m'appartiennent plus... Les
bistouris, les couteaux, sales charcutiers ! Tout ce
que je suis, tout ce que j'ai appartient à Perón...
Non, j'ai pas écrit ça !... Si je vole plus haut
c'est par lui, si parfois je frôle le ciel de mes ailes
c'est par lui... Niaiseries !!! Brûlez tout !... Je
reviendrai et je serai des millions ! Je sauverai ce
monde de la pauvreté et de l'injustice. Je n'ai pas
terminé, juste commencé !... Erminda, garde
cette montre en souvenir de moi... elle te marquera
les heures heureuses... Je suis immortelle !
J'ai vu pleurer les humbles de reconnaissance...
Et de reconnaissance, vous les riches, vous ne
savez pas pleurer !!! Mon Dieu, qu'ai-je fait
pour mériter tout ce mal ?
Voix du peuple (à l'extérieur, priant le « Ave
Evita ») : Je vous salue Evita, pleine de grâce ! Le
Seigneur soit avec vous, Evita !...
Arrive Perón !!! Ça s'attrape pas le cancer...
Crevure !!! C'est toi... toi... mon cancer ! Tu
n'es que masque, leurre et mensonges, tu n'as
pas d'âme, sale rat ! Le monde entier saura
tout !!! Achève-moi, tu es fini !... Rouge ! Juancito,
lâche pas, là dans le ciel, si haut... C'est le
mien, tu me l'as fait, hein ? Rien qu'à moi, mon
cerf-volant. Le lâche pas !... Grand-petit frère,
tiens mes carnets secrets, garde-les bien cachés...
et dès que tu auras les listes, oui, enfin les listes
complètes de tous ces salauds, livre à la lumière
ma Vérité !!!... Rejure, crache !!! Ma justice
mondiale ! Je vais tous les donner ces nazis, et
réparer !!! Justice aux opprimés, aux massacrés !!!
Je suis l'élue !!!
Une faible lumière naît d'une porte qui s'ouvre.
On entend des pas.
Les rideaux d'une grande fenêtre s'ouvrent
d'un coup.Lumière fade d'un ciel gris,
d'un jour de trop de pluie.
Froideur.
Une petite chambre étroite, blanche immaculée.
Un petit lit à l'écart
et un autre en métal blanc.
Couvertures et draps blancs.
Juste une coiffeuse, une chaise,
une petite table avec des médicaments.
Eva est couchée dans un lit.
Des pas... qui est là ? C'est toi ?... Je vois
rien... Je ne sens plus rien... Allez, viens, on
fait la paix ?